Intervention d'Isabelle Nouvellon - adjointe chargée du développement durable
Je suis ravie d'être parmi vous pour inaugurer la semaine du développement durable et ce pour la seconde année consécutive.
C'est donc une affaire qui marche, et dont le dynamisme se démontre dans le riche programme que les associations ont concocté pour nous.
Ces associations ne se contentent pas de cette seule manifestation, mais tout au long de l'année, apportent leur contribution précieuse sur notre territoire, leur énergie et leur savoir faire sur des sujets qui me tiennent à coeur. Je tiens de nouveau à les encourager à poursuivre leurs actions, et je les remercie chaleureusement.
Cette année, l'Organisation des Nations Unies a proclamé 2010, année Internationale de la biodiversité afin d'alerter l'opinion publique sur l'état et les conséquences du déclin de la biodiversité dans le monde. C'est pourquoi le thème choisi pour illustrer cette semaine du développement durable est celui de la biodiversité. La biodiversité est partout aussi bien sur terre que dans l'eau. Elle comprend tous les organismes, depuis les bactéries microscopiques jusqu'aux animaux et plantes, en passant par l'homme bien entendu.
Si la plupart d'entre nous apprécie les espaces verts et le chant des oiseaux, tout le monde ne réalise pas que la nature joue un rôle fondamental pour l'homme et sa survie. En particulier pour se nourrir (de nombreuses cultures ne peuvent exister que grâce aux abeilles pollinisatrices), se loger, se chauffer ou se soigner. Il faut y ajouter également, la qualité de l'eau, le climat, les conséquences des inondations (dont nous avons vu il y a peu les dévastations en Vendée) ou de la sécheresse, la stabilité et la richesse des sols. Par notre comportement, nous agissons fortement sur l'ensemble des écosystèmes et la planète et nous intervenons dans les conditions de vie d'autres peuples de la terre.
La nature est à la fois un patrimoine et une ressource vitale.
Malgré tout, la nature est menacée et continue de disparaître à un rythme qui s'accélère. Ce sont d'abord les milieux naturels qui sont artificialisés ou détruits. La vitesse de disparition des espèces a été multipliée par 100, voire 1000 selon les endroits. (En France c'est 1 oiseau sur 4, 1 mammifère sur 10, 1 amphibien sur 5 qui sont actuellement menacés de disparition définitive).
Trois causes principales sont à retenir : la disparition des milieux, la surconsommation (chasse, pêche, commerce) et la pollution. Mais les vraies racines restent l'ignorance, la recherche du profit à court terme et la satisfaction de besoins immédiats.
L'échéance de l'engagement de la France de stopper la perte de biodiversité en 2010 a échoué lamentablement. Le grenelle de l'environnement a mobilisé des énergies, mais parallèlement retardé ce qui était en cours depuis 2004 : la stratégie nationale pour la biodiversité. Aujourd’hui, le grenelle de l'environnement s'est réduit à peau de chagrin, l'urbanisme et les infrastructures de transports poursuivent la consommation et la fragmentation d'espaces naturels, les espèces menacées sont toujours aussi nombreuses, la quasi totalité des cours d'eau est polluée.
Je crains fort qu'au grand rendez-vous international d'octobre au japon, à l'exemple de l'échec de Copenhague, la France et les grands de ce monde, s'abstiennent des mesures radicales et concrètes et des moyens nécessaires pour enrayer la crise de disparition de la biodiversité, mais se contentent du seul plan médiatique et d'objectifs non obligatoires, faisant fi, des multiples alertes de scientifiques depuis plus de 10 ans.
Au niveau local, nous ne restons pas les bras ballants, à constater ce déclin, heureusement ! La réduction des pesticides jusqu'au point zéro sur les espaces verts, le remplacement des produits ménagers chimiques par des produits écologiques, limitent les rejets de polluants. La mise en place de la trame verte et bleue assurera des corridors écologiques pour la faune et la flore. L'arrêté de protection biotope du bois des acacias à Rochebelle préserve les hérons bihoreaux en voix d'extinction. La charte Natura 2000 sur le massif de la serre préserve les habitats et les espèces, mais hélas, pour ce massif, n'est pas un réel frein aux activités humaines, tel que le projet d'une carrière. Les expositions et sorties « nature », les films documentaires, conférences et débats, organisés sur notre territoire, participent à la sensibilisation des citoyens et à leur rapprochement avec la nature.
Nous pouvons évidemment aller plus loin, en définissant dans le SCOT les espaces à protéger et en prenant en compte dans les PLU les conditions du développement durable.
Je vous parle aujourd’hui, beaucoup de biodiversité, et le lien avec le développement durable, c'est que l'environnement est un des pilier de cette politique. Quand nous préservons l'environnement, ce sont autant d'emplois créés dans ce domaine, car rien ne peut se faire sans moyen humain.
Beaucoup de travail est à faire, et même si nous ne pourrons pas rattraper en une génération les dégâts engendrés par l'homme, si chacun prend sa part de responsabilité, nous pouvons contribuer à mettre un frein au déclin de la biodiversité.
Je vous remercie.
dimanche 4 avril 2010
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