Didier Lavrut, Ligue de Protection des Oiseaux, vous remercie de tous les renseignements que vous pourrez lui fournir sur les oiseaux nichant sur Dole, afin de compléter le projet Atlas national. Lui écrire à : lavrut.didier@wanadoo.fr
Explications de Didier Lavrut, Ligue de Protection des Oiseaux :
Début 2009, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) en collaboration avec la Société d’Etude Ornithologique de France (SEOF) et le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) ont initié le projet d’un travail d’inventaire des oiseaux nicheurs de France en vue de la publication d’un Atlas dont la parution est envisagée en 2012. Ce travail basé sur la recherche d’indices de nidifications, sur un carré de 10 km x 10 km, coordonné au niveau régional par la LPO Franche-Comté, a été proposé assez tardivement aux observateurs ; malgré cela, j’ai pris en compte le carré dans lequel Dole en est le centre. Douze communes sont concernées par ce carré dont la diversité des milieux joue énormément sur la richesse de l’avifaune. Les communes concernées sont par ordre alphabétiques : Abergement-la-Ronce, Champvans, Choisey, Crissey, Damparis, Dole, Foucherans, Gevry, Molay, Parcey, Tavaux et Villette-lès-Dole. Entre début juin et mi-juillet, j’ai réalisé 19 sorties sur le terrain d’une durée totale d’environ 100 heures, permettant d’identifier 107 espèces différentes susceptibles de se reproduire dont au minimum 86 espèces sur Choisey, 71 espèce sur Dole, 67 espèces sur Gevry et 65 espèces sur Crissey pour les commune dont la richesse est la plus importante.
En 1984, lors de la parution de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Franche-Comté, 174 espèces étaient inscrites comme nicheuses dans notre région alors que 10 ans plus tard l’Atlas des oiseaux nicheurs du Jura ne signale que 154 espèces. Parmi les espèces citées dans l’Atlas jurassien, environ 20 % de l’avifaune est inféodée au milieu montagneux, ce qui rapporte le nombre approximatif des nicheurs potentiels de plaine, dans le Jura, à 120 espèces.
Notons également que depuis les années 1990, une évolution, pas toujours favorable à l’expansion des oiseaux, s’est produite sur nos plaines : L’intensification des zones de culture céréalière avec le cortège de remembrements, l’agrandissement des parcelles, la disparition des haies et des bosquets, l’emploi d’engrais ou d’autres produits chimiques sans cesse en augmentation, de mauvaises nidifications successives, des crues printanières destructrices, des hivers plus rigoureux, de mauvais hivernages en Afrique, des bouleversements climatiques (même modestes) qui nous touchent ces dernières années …L’ensemble de ces facteurs érode sans aucun doute le potentiel d’accueil de l’avifaune dans notre région et de façon plus spécifique celle des environs de Dole.
La région doloise, avec les résultats obtenus lors de ce travail d’inventaire fait sans doute partie de secteurs où l’avifaune, malgré les dérèglements et autres menaces localisées, reste particulièrement riche et diversifiée. La diversité des milieux et certains secteurs principalement situées sur les berges du Doubs où la dynamique fluviale collabore à l’évolution de zone riches telles les ripisylves* où les berges abruptes. Ces secteurs dont certains sont encore protégés et peu fréquentés participent à la richesse de l’avifaune. Notons que dans les 107 espèces recensées quelques-unes sont particulièrement peu fréquentes à l’échelle de la région : l’Aigrette garzette et le Bihoreau gris à Dole, l’Œdicnème criard et la Sterne pierregarin par exemple à Choisey, … alors que d’autres espèces dites « communes » peuvent paraître parfois envahissantes : le Moineau domestique, le Corbeau freux, la Tourterelle turque …
D’ici 2012, beaucoup d’autres heures d’inventaire se profilent avec probablement encore quelques nouvelles découvertes de nicheurs peu fréquents ou situés sur des milieux naturels plus difficiles à prospecter. Gageons que l’avifaune du secteur dolois se maintienne au minima dans sa situation actuelle qui n’est finalement pas si défavorable et voit une évolution de ses effectifs nicheurs afin de pérenniser certaines populations particulièrement localisées.
Didier Lavrut (Ligue de Protection des Oiseaux)
Références bibliographiques :
A. Joveniaux et Groupe Ornithologique du Jura (1993) – Atlas des oiseaux nicheurs du Jura. Groupe Ornithologique du Jura.
Groupe Naturaliste de Franche-Comté (1984) – Atlas des Oiseaux Nicheurs de Franche-Comté. GNFC.
Ripisylve : forêt alluviale
lundi 5 avril 2010
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