"Aujourd’hui nous célébrons le 25ème anniversaire de la catastrophe nucléaire à Tchernobyl et toujours pas de solution pérenne pour protéger la population de la dangerosité de la centrale en ruines.
Aujourd’hui, à Fukushima, nous sommes dans la 5ème semaine après la catastrophe nucléaire et la contamination radioactive qui sont venues s’ajouter aux drames d’un tremblement de terre et d’un tsunami générateurs à eux seuls de milliers de morts et de centaines de milliers de sans abris.
Aujourd’hui, notre devoir est double : exprimer notre solidarité sous toutes ses formes avec le peuple japonais confronté à ces drames, mais aussi tirer les premiers constats de la catastrophe nucléaire.
Il y a 40 ans, le gouvernement Français décidait de développer massivement le nucléaire civil. Depuis lors, l’industrie du nucléaire a prospéré en ne prenant pas suffisamment en compte la question du retraitement des déchets et l’avenir des installations.
La plus vieille centrale nucléaire française encore en activité a été construite à Fessenheim en 1970. Ses installations sont vraisemblablement frappées d’obsolescence comme de nombreux dysfonctionnements le laissent penser (avec une fréquence quatre fois supérieure à celle du reste du parc français). A cela s’ajoute le fait que pour l’ensemble des spécialistes, les standards de sécurité de l’époque sont aujourd’hui dépassés.
La catastrophe survenue à Fukushima, centrale construite la même année que Fessenheim, nous interpelle à plusieurs titres :
Le déroulement des événements au Japon montre qu’un haut niveau de maitrise scientifique et technique n’est pas un gage suffisant de sécurité en matière de gestion nucléaire. Or l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont mis cette année en lumière de nouveaux dysfonctionnements impactant la sécurité des installations.
La centrale de Fukushima devait être fermée pour respecter le délai d’usure matérielle estimé à 30 ans. A la demande de l’opérateur Tepco, les autorités ont accordé un délai d’exploitation supplémentaire de dix ans.
Certes des missions d’évaluation sont en cours, mais quelles qu’en soient les conclusions et plutôt que de décaler le problème en prolongeant l’exploitation de 10 ans, nous proposons d'anticiper la conversion nécessaire et inévitable du site de Fessenheim.
La sûreté nucléaire ne s'arrête pas à nos frontières : c'est avec toutes les collectivités du Grand Est et avec nos voisins suisses et allemands que cette question doit être traitée et débattue.
En conséquence, le Conseil municipal de Romange réuni le 26 avril 2011 demande aux autorités compétentes :
L’arrêt de la centrale de Fessenheim.
Sa reconversion en site pilote de recherche-développement qui permettra de mettre en œuvre des savoir-faire et des technologies pionniers, générateurs d’emplois et nécessaires au démantèlement de nos 58 réacteurs nucléaires en fin de vie.
La mise en place et le développement d’un plan de réduction de la consommation d’énergie dans tous les secteurs.
La mise en place d’un débat public national sur le nucléaire et nos choix énergétiques.
La mise en place d’une réelle politique de recherche en matière d’énergies renouvelables.
La mise en œuvre d’une réelle politique de recherche en matière de traitements des déchets radioactifs produits et de sécurisation de nos centrales.
J.Claude LAMBERT, conseiller municipal
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