Lors du conseil municipal du 20 avril 2011, l'intergroupe de la majorité (PS-PC-EELV) a présenté une motion qu'il a approuvé. Les élus de droite ont indiqué qu'ils ne prenaient pas part au vote, et quelques uns ont d'ailleurs quitté la salle.
Voici le texte intégral de cette motion :
Nous souhaitons exprimer notre solidarité et notre soutien au peuple japonais victime d’une catastrophe naturelle qui a dévasté toute une partie de l’archipel nippon. L’urgence est donc à la solidarité avec ce peuple meurtri. Tous les efforts doivent être concentrés sur l’aide ainsi que sur le soutien logistique et humanitaire aux 500 000 personnes déplacées à la suite de cette catastrophe provoquant elle-même un accident nucléaire sans précédant.
Il n’est pas l’heure, encore, de tirer des conclusions hâtives et d’agiter les peurs quant à l’utilisation du nucléaire dans notre pays. Le respect nous impose cette réserve.
Nous partageons cependant l’inquiétude de nos concitoyens quant à leur propre sécurité.
Il y a 40 ans, l’Etat Français décidait de développer massivement le nucléaire civil.
La plus vieille centrale nucléaire française encore en activité a été construite à Fessenheim en 1970. Ses installations sont vraisemblablement frappées d’obsolescence comme de nombreux dysfonctionnements le laissent penser (avec une fréquence quatre fois supérieure à celles du reste du parc français). A cela s’ajoute le fait que pour l’ensemble des spécialistes, les standards de sécurité de l’époque sont aujourd’hui dépassés.
- Le déroulement des événements au Japon montre qu’un haut niveau de maitrise scientifique et technique n’est pas un gage suffisant de sécurité en matière de gestion nucléaire. Or l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont mis cette année en lumière de nouveaux dysfonctionnements impactant la sécurité des installations.
La centrale de Fukushima devait être fermée pour respecter le délai d’usure matérielle estimé à 30 ans. A la demande de l’opérateur Tepco, les autorités ont accordé un délai d’exploitation supplémentaire de dix ans.
Certes des missions d’évaluation sont en cours, mais quelles qu’en soient les conclusions et plutôt que de décaler le problème en prolongeant l’exploitation de 10 ans, nous proposons d'anticiper la conversion nécessaire et inévitable du site de Fessenheim.
La sûreté nucléaire ne s'arrête pas à nos frontières : c'est avec toutes les collectivités du Grand Est et avec nos voisins suisses et allemands que cette question doit être traitée et débattue.
En conséquence, le Conseil municipal de Dole réuni le 20 avril 2011 demande aux autorités compétentes :
L’arrêt de la centrale de Fessenheim.
Sa reconversion en site pilote de recherche-développement qui permettra de mettre en œuvre des savoir-faire et des technologies pionniers, générateurs d’emplois et nécessaires au démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie.
La mise en place et le développement d’un plan de réduction de la consommation d’énergie dans tous les secteurs.
La mise en place d’un débat public national sur le nucléaire et nos choix énergétiques, conduisant à une nationalisation de la filière énergétique française afin d’éviter que les grandes multinationales balayent les règles de sécurité au motif de la seule rentabilité financière.
La mise en œuvre d’une réelle politique de recherche en matière de traitements des déchets radioactifs et de sécurisation de nos centrales.
vendredi 29 avril 2011
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