Le bureau de Poste des Mesnils-Pasteur vient de baisser définitivement le rideau après 45 ans d’activité. Comment en est-on arrivé là ?
Il y a quelques années, un samedi matin, les 2 agents de service au bureau ont été victimes d’une attaque à main armée. Le directeur régional de la Poste de Franche-Comté a donc décidé d’une mesure radicale : puisque l’agresseur venait chercher de l’argent, supprimons les espèces dans le bureau et il n’y aura plus d’agressions.
Effectivement il n’y a plus jamais eu de tentative de vol, mais la fréquentation du bureau a chuté très rapidement de plus de 70%. Ce bureau situé en ZUS (zone urbaine sensible), accueillait essentiellement une population bénéficiant d’aides sociales, ainsi qu’une population étrangère avec la proximité du foyer St Jean. Le bureau et ses employés jouaient un rôle social essentiel en aidant les usagers ne parlant ou n’écrivant pas le français à remplir des imprimés de toutes sortes, en permettant aux clients ne possédant pas de moyens de paiement de pouvoir retirer des liquidités au guichet et en assurant toutes les opérations existant en bureau de Poste.
C’était donc un vrai service public de proximité.
Les habitants du quartier ont très mal vécu cette décision du directeur de la Poste qui aboutissait à les punir d’un événement dont ils n’étaient pas responsables et qu’ils condamnaient à l’unanimité.
Ainsi, même l’achat d’un simple timbre à 0.80€ n’était plus possible puisque le bureau n’acceptait plus l’argent liquide, et que le paiement par carte n’étant accepté qu’à partir d’1€, un client venant poster une lettre était renvoyé au bureau de tabac en face pour acheter son timbre, et revenait ensuite poster sa lettre… UBUESQUE.
Un postier travaillant régulièrement dans ce bureau et qui était également élu du personnel siégeant au comité d’hygiène et sécurité régional de la Poste, a demandé à plusieurs reprises l’abandon de cette mesure qui vidait le bureau de ses clients, et s’est même porté volontaire pour travailler à temps complet dans le bureau. Refus du directeur…
L’agent en question a demandé à plusieurs reprises une audience au maire de Dole Jean-Marie Sermier afin qu’il intervienne en faveur de ses habitants : refus catégorique du maire de le rencontrer, sans aucun motif…
La suite est classique : devant la dégringolade du taux de fréquentation, les horaires d’ouverture ont diminué, puis le nombre de jours également, jusqu’à la décision finale de la Poste de fermer le bureau pour manque de fréquentation et de résultats. Avant cette fermeture la Poste avait déjà proposé à M. Gagnoux, la transformation du bureau en agence postale communale, ce qu’il avait catégoriquement refusé. Et puis la Poste est revenue à la charge, avec quels arguments ? Mystère, mais cette fois-ci M. Gagnoux s’est laissé convaincre.
Quel gâchis ! Plutôt que de chercher des solutions pour assurer la sécurité des personnels travaillant dans ce bureau, élus et dirigeants financiers de la Poste se sont entendus sur le dos des habitants du quartier, qui se trouvent privés d’un lieu qui aura été pendant des années au centre de la vie sociale des Mesnils Pasteur.
L’ouverture d’une agence postale communale, une sorte d’ersatz de bureau de poste dans lequel on ne peut faire au mieux que 20% des opérations accessibles dans un véritable bureau, ne peut constituer une réponse acceptable pour Les Verts, et les utilisateurs s’en rendront rapidement compte. Les écologistes ont toujours défendu le service public, mais un service public de qualité, proche de la population. Cela implique un engagement des élus pour conserver les implantations existantes sur leur territoire.
Une telle mesure de transformation va à l’encontre des discours du gouvernement qui prétend vouloir ramener du service public dans les quartiers afin d’y recréer du lien social.
En revanche elle illustre parfaitement la considération que M. Gagnoux porte à la population des Mesnils-Pasteur, et on comprend mieux pourquoi il est considéré comme Macron-compatible…
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